Nous vous proposons un aperçu sur le confucianisme. Il a marqué profondément la société japonaise par le biais de 7 siècles de gouvernement militaire (bakufu). Pour les pratiquants déjà informés, nous les renvoyons aux fondements du bushido et du seppuku, au source de l’étiquette, ou encore à l’organisation sociale du Japon ancien.
« Apprendre, s’enquérir, réfléchir, débattre, agir constituent autant d’aspects de l’étude (Xue). Etudier sans qu’il y ait action, cela ne se peut. Il en va de même pour l’étude du tir à l’arc : il faut empoigner l’arc, fixer la flèche dessus, le bander et viser la cible. Pour apprendre à calligraphier, il faut étaler le papier, saisir le pinceau et en tremper la pointe dans l’encrier. De tout temps et en tout lieux, rien n’a jamais pu s’appeler « étude » qui n’ait impliqué de l’action. Se mettre à étudier c’est déjà agir »
Wang Yang Ming Quanji – Chanxi Lu II
Confucius
Confucius (551-479 av. JC) est un lettré (mandarin) du pays de Lu, principauté située au sud de l’actuelle province du Shandong. Il vivait à une époque où la Chine était morcellée en de multiples états indépendants et guerriers. Nous devons à Confucius la compilation des classiques conservés depuis la fin du II ième millénaire : archives de divination, chants liturgiques et courtois, règles administratives et rituelles, actes officiels et annales.
De ces travaux sont sortis des enseignements touchant des pratiques traditionnelles en matière de religion, d’éthique, de politique et de comportement social. Cette synthèse est fixée à l’époque des Han (206 av. JC-220 après JC) sous la dénomination des Cinq Classiques.
Par la suite, sous les Song (960-1279), d’autres textes viennent compléter cette oeuvre sous le nom des Quatres Livres. Finalement, l’ensemble de cet héritage constitue le fondement de l’enseignement confucéen.
Confucius aurait eu 3000 disciples dont 72 constituaient l’élite. Ces derniers ou leurs descendants ont transmis sa pensée. Nous citerons 2 auteurs célèbres,Mencius (fin du IV ième-début du III ième siècle av. JC) et Xunzi (300-230 env. av. JC).
A la mort de Confucius en 479 avant J.C. , le duc de Lu lui fit ériger un temple à Qufu, lieu de sa naissance. Son culte ne fera que s’accroître au cours du temps. L’ensemble de la population participe à cette opération depuis le peuple jusqu’au instances impériales. Les cérémonies rituelles s’effectuent dans des lieux appelés temple de Confucius ou temple de la Littérature.
Une religion ? Un philosophie ?
Malgré l’aspect formel et dogmatique de ce culte, le confucianisme n’est pas considéré comme une religion dans le contexte chinois. En effet, l’autorité de Confucius n’est pas la même que celle de Bouddha. Aussi, le terme de li, désignant les pratiques rituelles confucianistes est impropre à caractériser les pratiques d’une religion (Bouddhisme et/ou Taoïsme).
Les principes
La pensée confucianiste s’intéresse à la répartition des rôles dans la société et insiste sur la notion de devoir et de réciprocité : amour paternel et piété filiale, bienveillance et reconnaissance, justice et loyauté. Aussi, la morale confucianiste ne se préoccupe guère de finalité métaphysique, mais plutôt de l’harmonie sociale, reflet de l’harmonie cosmique (yin et yang, ciel et terre, les saisons, etc…).
La pratique
La dignité de l’homme est définie selon cette approche, par sa nature d’être social, subordonnée par son activité au sein de la société. Ainsi, le mot célèbre de Confucius « Que le Prince agisse en Prince, le sujet en sujet, le père en père, le fils en fils » constitue un aperçu explicite de sa pensée sociale. La société confucéenne se présente donc comme une structure hiérarchique où chacun doit reconnaître ses différences.
Il existe 5 relations fondamentales à l’origine des autres : le père et le fils, le prince et le sujet, l’époux et l’épouse, l’aîné et le cadet, les collègues et les amis. Ces types de relations impliquent des obligations spécifiques qui déterminent une vertu particulière. Les obligations du fils à l’égard de son père constituent la première vertu majeure appelée xiao (piété filiale). La relation juste et donc la parfaite exécution des devoirs envers autrui définit une seconde vertu dénommée ren (bienveillance ou vertu d’humanité). Ren est l’essence de l’humanisme confucianiste. Aussi, l’homme de bien (junzi) possède en première qualité ren; viennent ensuite s’ajouter la loyauté (zhong), la fidélité (xin), la sagesse et le courage (yong). Nous retrouvons ces vertus dans le bushido.
A suivre…