Session Outdoor Dojo Juillet 2020

Jour 1
Qi Gong : Position de l’arbre et 8 pièces de Brocard

Une première matinée ensoleillée où nous avons pratiqué le Qi Gong, parfait pour se mettre en condition et prendre racine en lisière de forêt.

Après c’est la mise en place du feu, avec l’habitude et ce temps magnifique ça s’enflamme très vite.

Mais pas d’inquiétudes, la zone est dégagée, un trou est creusé profondément et les pierres entourent ce nouveau foyer qui nous illuminera cette nuit.

Après une bonne collation et un peu de repos, Roland reprend du service pour nous proposer un Aïki Taïso des plus appropriés entre vent et soleil.

Faite place aux Ukemi

l’art de se recevoir au sol

Dojo de la forêt, Shinrin Dojo
l’Esprit de la vallée

Pas de beaux et moelleux tatami aujourd’hui mais la terre avec une fine couche d’herbes.

Avec douceur ou force, nous avançons et nous roulons pour arriver à destination. Nous progressons au sol avec la conviction qu’à la fin nous allons nous en sortir grandis. En effet le corps se détend peu à peu pour laisser place aux aléas de la nature.

Place aux armes, les Hanbo brillent de leur bois Cuchi, les mouvements s’accélèrent puis ralentissent. Sur les souches et le bois morts, les armes claquent. L’arme tenue avec fermeté fait résonner un coin de la forêt qui habituellement reste plus silencieux, où seul le vent est susceptible de nous parler.

Le calme revient; nous marchons à pas de loup, les yeux fermés, nous prêtons attention à ce qui nous entoure, sensibles au moindres bruissements de feuilles et aspérités du sol.

La nuit approche l’heure est au campement.

Dojo de la forêt
l’esprit de la vallée

Les cordes se tendent, les tarps s’étirent, les piquets s’enfoncent dans le sol, parfois tendre, parfois dur. Le hamac suspendu entre deux arbres nous offre un habitacle des plus confortables.

C’est déjà l’heure du repas. Simple car l’heure n’est pas encore au repos.

Les couteaux sont de sortie prêt à trancher, prêt à piquer. Non, heureusement ceux-ci ne sont pas aiguisés mais ils ne pardonnent pas les erreurs dans le noir; ils disparaissent et brillent par instant sous les étoiles, laissant transparaître leur manteau pâle et froid.

Dans son sens martial, la lame trace la frontière entre la vie et la mort.

Avec les mains collantes nous prenons contact. Avec les yeux fermés, la sensation d’attaques émerge du noir, mais les mouvements et notre centre nous protègent. A plus grande distance il est plus difficile de connaître la position de l’autre.

Il faut alors de la confiance; ne pas reculer, rester proche du danger et rester calme.

Afin d’étendre notre attention nous prenons nos distances, pendant que l’un tente d’approcher, l’autre à les yeux fermés. Ce dernier tente de percevoir dans cet environnement silencieux, les mouvements du partenaire et son arme qui approchent. Mais c’est parfois le bruit du vent ou des animaux, celui encore des feuilles ou des branches qui attire son attention.

Dans ce calme apparent, c’est l’attention sur notre corps qui importe. Les sensations certes sont là, mais la perception est complexe sans cesse perturbée par les pensées et le silence. Garder son calme est déjà un travail en soi, la fatigue gagne du terrain sans prévenir.

Il est temps de méditer, 20 minutes, elles passent comme des secondes. Le bruit du chronomètre, détail saugrenu, nous alerte, il est alors temps de monter dans nos hamacs pour un repos essentiel.

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Jour 2
On se lève rarement tard dans la nature, l’air reste frais mais se réchauffe rapidement.

Un bon petit déjeuner nous attend au coin du feu, enfin presque.

Aujourd’hui les armes vont s’entrechoquer, Bokken, Hanbo.

C’est l’heure des Kumijo et des Kumitachi, les mouvements codifiés s’enchaînent et les armes retrouvent leurs positions entre nos mains.

Ça tranche, ça pique, ça pare.

Ensuite viennent les techniques de sacrifice; non ce n’est pas un sacrifice humain mais une technique de non-opposition utilisant le sacrifice sa verticalité.

Après quelques derniers lancers de pelle sur une souche, il est bientôt l’heure de prendre le chemin du retour.

Le travail a été intense; le corps et l’esprit imprégné des odeurs et des énergies de la forêt, se prépare à rejoindre la ville mais toujours connectés pour un temps, à la mère-nature.

Au revoir et à bientôt pour un prochain stage Outdoor !