Cette seconde édition de l’année pour nos « Budokids » fut l’occasion de mettre en pratique les qualités martiales développées au cours de la saison.
Les thématiques proposées pour cette séance étaient :
- Le port et la gestion de son cartable
- Le déplacement silencieux
- Les frappes de poing pour fuir face à un adulte inquiétant.
Le port et la gestion du cartable.
Je suis sûr qu’au premier abord, beaucoup de parents se demandent le lien existant entre un cartable et les arts martiaux ou la protection personnelle.
Il existe 3 arguments à cela. D’une part, étudier un art martial, prendre des coups, travailler intensément ses postures et souffrir physiquement n’ont aucun sens si le travail effectué sans relâche n’a pas d’applications dans la vie courante.
La proposition de l’association Gushen repose donc sur des notions et principes valables dans la vie de tous les jours ; le savoir du Dojo ne s’arrête pas à ses portes.
D’autre part, un bon artiste martial devrait savoir choisir le matériel adapté suivant ses besoins et surtout savoir l’utiliser.
Enfin il est très important à leur âge d’apprendre aussi à préserver leur capital santé.
Comme nous le savons tous, le port de charges lourdes a des implications majeures sur la santé dans le présent mais aussi à moyen long terme. C’est aussi une préoccupation de premier plan au sein de notre école d’arts martiaux.
Pour ce faire, nous nous sommes d’abord penchés sur la charge utile et tolérable du cartable (10% du poids du porteur) afin de rebondir sur les points essentiels du cartable. Ce dernier possède une taille adaptée au physique ainsi que des bretelles larges ; aspects prioritaires sur le style ou les personnages imprimés. Ensuite nous avons vu la répartition de la charge dans le sac impliquant un port particulier sur le dos. En effet, il ne doit pas descendre plus bas que la taille et pas trop serré aux bras. Enfin, la levée à partir du sol grâce à la flexion des genoux a clôturé cette thématique.
Le déplacement silencieux.
Être furtif et silencieux sont aussi des qualités martiales importantes. Le déplacement silencieux, outre ses vertus, offre aussi un bon outil pour maîtriser son corps, renforcer son ventre (Hara en japonais) et adapter sa coordination haut/bas.
Il faut d’abord adapter sa marche. En effet, la marche courante mobilise la jambe et le bras inverse. A l’inverse, le Namba Aruki mobilisera chaque côté du corps en même temps, jambe droite et bras droit, jambe gauche et bras gauche.
Après cette adaptation nous avons abordé la pose du pied. Là encore si la plupart d’entre nous attaque le sol avec le talon, il faudra pour être silencieux aborder le sol avec les orteils puis le côté extérieur du pied pour finir avec le talon. Naturellement, afin de garantir sa stabilité, la flexion des genoux reste indispensable. Et pour tester cette approche, nous avons marché sur du papier bulle, le but étant d’éviter le “pop” des bulles qui éclatent ; exercice que les enfants ont abordé avec enthousiasme et persévérance.
Nous avons conclu cette thématique par un “1,2,3 soleil” martial. Plusieurs critères étaient pris en compte. Le silence du déplacement bien sûr, mais aussi la stabilité lors des phases d’arrêt ainsi que la gestion de la respiration, le tout pour arriver le plus vite possible. Les enfants se sont montrés là encore bluffant par leur sérieux malgré l’aspect ludique, et tous ont cherché à relever le défi.
Les frappes de poing pour fuir face à un adulte inquiétant
Les arts de préhension ne doivent pas négliger les frappes qu’elles soient de pied ou de poing. Dans la protection personnelle, nous avons privilégié les frappes de poing car elles ne nécessitent pas de perte d’équilibre. D’autre part, dans un combat, la frappe introduit souvent une action de projection ou de clé articulaire. Aussi faut-il d’abord revoir les qualités d’une bonne frappe.
Fluidité, invisibilité et puissance sont attendus. Nous avons insisté sur le fait que la vitesse et la puissance naissent avec la qualité technique. Aussi, il est nécessaire d’aborder le travail dans l’ordre en cherchant en premier lieu la qualité technique.
Nous nous sommes penchés sur 3 frappes essentielles que sont, le direct (tsuki), le marteau de revers (yoko uchi) et le marteau de face (uchi oroshi).
Le travail sur matériel de frappes avec les raquettes, pattes d’ours et petits boucliers (pao) a été appréhendé par les enfants avec sérieux et rigueur.
Il est temps ensuite d’aborder la frappe sur un adulte. Il s’agit dans un premier temps de rappeler les distances de sécurité ainsi que les gardes discrètes. Puis nous passons aux zones de frappes. La différence de taille et de poids nous incite donc à privilégier les frappes sous la ceinture, d’autant plus que cette zone s’avère douloureuse aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Là encore la mise en pratique consiste en l’utilisation d’un matériel de frappes placé sur la zone corporelle identifiée.
Les jeunes enfants ont une créativité, une fantaisie qu’il convient de cultiver sauf dans le domaine de la protection personnelle. En effet réalisme et lucidité sont dans ce domaine à privilégier. Aussi, afin qu’ils se rendent comptent de la force et de la vitesse d’un adulte par rapport à leur propre capacité, nous avons établi un exercice où un adulte vient bloquer un enfant, 2 autres enfants devant venir à la rescousse de la victime. Ils ont alors pu se rendre compte de l’intelligence de l’adulte, celui-ci utilisant par exemple l’enfant comme bouclier, mais aussi de l’énergie et de la force nécessaires pour prendre le dessus sur l’agresseur Enfin il a été mis en avant le recours au cris, d’abord pour alerter, mais aussi pour se libérer du stress et décrisper le corps.
Fatigués mais toujours souriants, il est temps pour nos participants de revenir au calme.
Par deux, l’un allongé, l’autre assis à ses côtés vient poser ses mains d’abord sur le ventre puis par la suite sur la tête, chacun se concentrant sur sa respiration pour se calmer l’esprit et le cœur.
Nos Budokids se sont montrés tout au long de ce stage, sérieux, enthousiastes et travailleurs. Un grand merci à eux.